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Amsterdam InduS

LL
22 oct. 2016
3 min de lecture

Quand on parle d’Amsterdam, on évoque ses canaux bucoliques, ses ponts fleuris, son soleil capricieux. La capitale hollandaise regorge également de lieux plus insolites, témoins de son passé industriel : grands entrepôts, machineries d’acier, terrains en friches. A priori peu chaleureuses, ces places où l’activité qui les a fondées s’en est allée ?

Ce sont pourtant de véritables trésors urbains. Théâtres de reconversions multiples, elles ouvrent un champ des possibles unique, où le décor industriel sert d’autres usages.

Commençons par exemple à l’est de la ville. Juste au-delà de la gare centrale, dans le creux des voies ferrées, on peut y découvrir quelques géantes bâtisses de briques le long de paisibles darses. La plupart de ces entrepôts a été reconvertie en bureaux, et d’autres en lieux culturels, comme le Roest (« rouille en néerlandais »). Cette halle est un lieu public utilisée pour des foires, expositions, cinémas éphémères et marchés couverts. Elle s’accompagne d’un bâtiment plus modeste, aménagé en Café, avec tables et bancs en bois sur sa terrasse au bord de l’eau. Les rives du canal, avec ses herbes folles, deviennent une plage de ville en été. Deux grues bleu ciel, parfaitement symétriques, s’élèvent tel un fier signal en arrière-plan.

Un peu plus au sud, une balade emmène jusqu’à Entrepotdok, une allée du 18ème siècle au bord du canal qui fait face au zoo Artis. Ici, difficile d’imaginer que les bâtiments sont d’anciens entrepôts transformés en logements, avec de larges baies et un haut plafond. La rue est envahie de plantations dont les habitants prennent grand soin. De façon inattendue, une grue rotative et sa cabine en bois trônent encore en son milieu.

En s’aventurant un peu, on laisse rapidement le cadre soigné du centre-ville derrière nous. Le vent qui souffle en permanence pousse à travers rues et ruelles jusqu’à la rive du fleuve Het Ij.

Là, un petit ferry public permet d’atteindre la rive nord.

Destination : le site NDSM, dont l’entrée est marquée par l’épave d’un sous-marin noir, émergeant étrangement à côté du débarcadère.

Pendant près d’un siècle, cet ancien siège de construction navale a vu défiler de gigantesques navires, dans une atmosphère qui résonnait des bruits lourds et métalliques d’un chantier en pleine effervescence. Les années 1980 ont eu raison de cette activité, et le site est rapidement devenu une friche délaissée.

Aujourd’hui, cet espace qui frappe par son immensité et sa faible densité de construction, est désormais un site multiculturel où se mêlent trophées industriels transformés en sculptures, une serre-restaurant, et de nombreuses manifestations éphémères. L’incontournable grue portuaire est désormais un hôtel d’altitude. La végétation sauvage a été apprivoisée par les artistes, de même que les entrepôts transformés en ateliers. On en garde néanmoins le souvenir d’un espace en plein air, où l’urbain n’a pas encore repris le pas sur la nature conquérante.

Pour terminer, cap à l’ouest, afin de visiter le Westerpark et son ancienne usine à gaz. Ici, le site a été transformé en un grand parc, ponctué par les bâtiments de l’ancienne usine, réhabilités en sites culturels et de restaurants. Deux grands silos abritent des évènements comme des festivals ou des défilés. Les terrasses y ont un air spontané, et sont particulièrement agréables au coucher du soleil.

Ces lieux différents ont un air en commun, un air naturel et urbain à la fois qui donne à voir le ciel, qui, quand ils ne sont pas une source d’inspiration, dépaysent confortablement.